A Chaque FoisChaque fois qu'on parle d'amour
C'est avec "jamais" et "toujours"
"Viens, viens, je te fais le serment
Qu'avant toi, y avait pas d'avant
Y avait pas d'ombre et pas de soleil
Le jour, la nuit c'était pareil
Y avait pas, au creux de mes reins,
Douce, la chaleur de tes mains"
Au coeur de la nuitAU COEUR DE LA NUIT
1966
J'ai le souvenir d'une nuit,
Une nuit de mon enfance,
Toute pareille à celle-ci,
Une longue nuit de silence,
BrefLa fille, pour son plaisir
Choisit le matelot
L'eau voulut des navires
Pour voguer à son eau
L'homme choisit la guerre
Pour jouer au soldat
Et partit pour la faire
Sur l'air de "Ça ira"
Ce matin laJ'étais partie ce matin, au bois,
Pour toi, mon amour, pour toi,
Cueillir les premières fraises des bois,
Pour toi, mon amour, pour toi.
Je t'avais laissé encore endormi
Au creux du petit jour.
Je t'avais laissé encore endormi
Chapeau BasEst-ce la main de Dieu,
Est-ce la main de Diable
Qui a tissé le ciel
De ce beau matin-là ,
Lui plantant dans le cÂœur
Un morceau de soleil
Qui se brise sur l'eau
En mille éclats vermeils ?
Dis quand reviendras-tuoilà combien de jours, voilà combien de nuits,
Voilà combien de temps que tu es reparti,
Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,
Pour nos cœurs déchirés, c'est le dernier naufrage,
Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris,
DrouotDans les paniers d'osier de la salle des ventes
Une gloire déchue des folles années trente
Avait mis aux enchères, parmi quelques brocantes
Un vieux bijou donné par quel amour d'antan
Elle était là, figée, superbe et déchirante
Ses mains qui se nouaient, se dénouaient tremblantes
Des mains belles encore, déformées, les doigts nus
Il n'y a pas d'amour heureuxIL N'Y A PAS D'AMOUR HEUREUX
L. Aragon - G. Brassens, 1960
Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit "serrer son bonheur" il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il pleut sur NantesIl pleut sur Nantes, donne-moi la main
Le ciel de Nantes rend mon cœoeur chagrin
Un matin comme celui-là, il y a juste un an déjà
La ville avait ce teint blafard lorsque je sortis de la gare
Je Serai DouceJe serai douce, si douce
Quand tu me diras de l'être.
Je serai obéissante
Quand tes mains caresseront
Mes mains, mes cheveux, mes lèvres.
Oui, je serai très très douce
Quand, à midi,
Tu me coucheras
Joyeux NoelC'était vingt-deux heures à peine, ce vendredi-là
C'était veille de Noël et, pour fêter ça,
Il s'en allait chez Madeleine près du Pont d' l'Alma
Elle aurait eu tant de peine qu'il ne vienne pas
Fêter Noël, fêter Noël
En smoking de velour vert, en col roulé blanc
Et le cœur en bandoulière, marchant à pas lents
L'Aigle NoirBarbara
L'AIGLE NOIR
paroles et musique: Barbara
Un beau jour ou peut-être une nuit
Près d'un lac je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,
L'homme en habitMontmartre et sa colline
Ont mis une sourdine
Les enseignes s'éteignent
Et la lune enfin peut briller
Quelques rires sonores
Se font entendre encore
Des filles lasses passent
Pressées d'aller se coucher
L'IndienNe me dis rien.
Je n'entends rien.
Je ne vois rien.
Que m'importe,
Je n'écoute pas
Ce que tu me dis.
Regarde moi.
Tu vois bien que j'ai changé.
La Belle amourLa belle amour, avec un A
Grand comme Paris
Toi, t'en as pas
Tu m'en promets
Tu m'en promets
Et moi, j'attends dans tes quinquets
De voir s'allumer le grand reflet
D'la belle amour dont je rêvais
La Chanson De MargaretC'est rue de la Crique que j'ai fait mes classes
Au Havre dans un bar tenu par Chloé
C'est à Tampico qu'au fond d'une impasse
J'ai trouvé un sens à ma destinée
On dit que l'argent c'est bien inodore
Le Pétrole est là pour vous démentir
Car à Tampico quand ca s'évapore
Le passé revient qui vous fait vomir
La marche nuptialeMariage d'amour, mariage d'argent,
J'ai vu se marier toutes sortes de gens :
Des gens de basse source et des grands de la terre,
Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires...
Quand même je vivrais jusqu'à la fin des temps,
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S'allèrent épouser devant Monsieur le Maire.
Le Mal De VivreÇa ne prévient pas quand ça arrive
Ça vient de loin
Ça c'est promené de rive en rive
La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins
Le temps des lilasIl a foutu le camp, le temps du lilas,
Le temps de la rose offerte,
Le temps des serments d'amour,
Le temps des toujours, toujours.
Il m'a plantée là, sans me laisser d'adresse.
Il est parti, adieu Berthe.
Si tu le vois, ramène-le moi,
Le joli temps du lilas.
Les MignonsAvec des yeux plus grands que le ventre,
Avec des mots plus grands que le coeur,
Ils entrent dans notre existence,
Côté tendresse, côté coeur,
Ils nous racontent leur enfance,
En se cachant sur nos genoux,
Et je ne crois pas qu'ils plaisantent,
Quand ils disent: "j'ai peur de vous",
Les rapacesM'ont tous connue, connue avant
Ils se le rappellent
Au temps de l'eau et du pain noir
Sans mirabelle
Ils ont tout partagé :
Leurs tartines beurrées
Et couché dans leur lit
Mes longues insomnies
LiberteLiberté, liberté,
Qu'as-tu fait liberté
De ceux-là qui voulaient te défendre ?
Les voilà tes amis
Ils étaient trop petits
Et déjà le bourreau va les pendre
Ils aimaient bien leurs enfants
Ils aimaient bien leurs parents
Litanies Pour Un RetourMon cœur, ma mie, mon âme
Mon ciel, mon feu, ma flamme
Mon puits, ma source, mon val
Mon miel, mon baume, mon Graal
Mon blé, mon or, ma terre
Mon soc, mon roc, ma pierre
Ma nuit, ma soif, ma faim
Mon jour, mon aube, mon pain
Ma maisonJe m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de plomb, de bronze ou de vermeil
Les grandes fleurs soleil, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison
Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin
Qui danse au crépuscule, autour d'un feu qui chante
Ma MieMa mie est sténodactylo
Y'en a 39 dans son bureau
Mais y'a qu'elle qui s'appelle mimi
C'est moi qui suis son petit ami
J'la retrouve à sept heures tous les soirs
En m'revoyant elle m'dit bonsoir
D'une toute petite voix attendrie
Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
Ma Plus Belle Histoire D'amourDu plus loin, que me revienne,
L'ombre de mes amours anciennes,
Du plus loin, du premier rendez-vous,
Du temps des premières peines,
Lors, j'avais quinze ans, à peine,
Cœur tout blanc, et griffes aux genoux,
Que ce furent, j'étais précoce,
De tendres amours de gosse,
MarienbadSur le grand bassin du château de l'idole
Un grand cygne noir portant rubis au col
Dessinait sur l'eau de folles arabesques
Les gargouilles pleuraient de leurs rires grotesques
Un Apollon solaire de porphyre et d'ébène
Attendait Pygmalion, assis au pied d'un chêne
Je me souviens de vous
Mes HommesIls marchent le regard fier,
Mes hommes,
Moi devant, et eux derrière,
Mes hommes
Et si j'allonge le pas,
Ils me suivent pas à pas.
Je leur échappe pas,
Monsieur CaponeBarbara
MONSIEUR CAPONE
Barbara - F. Wertheimer, 1973
Ma chère Béatrice,
En réponse à votre lettre du 26 courant, me faisant part
De votre intention de marier notre petite Etiennette, j'ai
Pris des renseignements au sujet du Monsieur très bien,
Ni Belle Ni BonneJe suis la très mystérieuse,
Je suis la mante religieuse.
Ni belle, ni bonne,
Je n'aime personne
Et je passe, bonjour.
Je suis celle de la nuit,
Je suis celle de l'amour
Et je croque le mari
Ohrid I Muzika"Охрид и музыка"
Во Охрид наш ти првпат си,
Екскурзија брз крај
Со твојте другари !
На холандски
Не знам ниту збор,
Ама твојте очи топло светат,
PerlimpinpinPour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
PierreIl pleut
Il pleut
Sur les jardins alanguis
Sur les roses de la nuit
Il pleut des larmes de pluie
Il pleut
Et j'entends le clapotis
Du bassin qui se remplit
Quand ceux qui vontQUAND CEUX QUI VONT
1970
Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Quand le dernier jour s'est levé,
Dans la lumière blonde,
Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Pour toujours et à tout jamais,
RemusatVous ne m'avez pas quittée
Le jour où vous êtes partie.
Vous êtes à mes côtés
Depuis que vous êtes partie
Et pas un jour ne se passe,
Pas une heure, en vérité,
Au fil du temps qui passe
Où vous n'êtes à mes côtés.
Sans BagagesLe jour où tu viendras, le jour où tu viendras,
Le jour où tu viendras, ne prends pas tes bagages.
Que m'importe, après tout, ce qu'il y aurait dedans,
Je te reconnaitrai à lire ton visage.
Il y a tant et tant de temps que je t'attends.
Tu me tendras les mains, je n'aurai qu'à les prendre
Et consoler les voix qui pleurent dans ta voix.
Je t'apprivoiserai, les lumières éteintes.
SeptembreJamais la fin d'été n'avait paru si belle.
Les vignes de l'année auront de beaux raisins.
On voit se rassembler, au loin les hirondelles
Mais il faut se quitter. Pourtant, l'on s'aimait bien.
Quel joli temps pour se dire au revoir.
Quel joli soir pour jouer ses vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
SeuleComme jour,
Comme nuit,
Comme jour après nuit,
Comme pluie,
Comme cendre,
Comme froid,
Comme rien,
Comme un ciel déserté,
Si La Photo Est BonneSi la photo est bonne,
Jusqu'en deuxième colonne,
Y'a le voyou du jour
Qui a une petite gueules d'amour
Dans la rubrique du vice
Y'a l'assassin de service
Qui n'a pas du tout l'air méchant
Qu'a plutôt l'oeil intéressant
SouvenanceDerrière la saleté s'étalant devant nous
Derrière les yeux plissés et les visages mous
Au delà de ces mains ouvertes ou fermées
Qui se tendent en vain ou qui sont poing levé
Plus loin que les frontières qui sont de barbelés
Plus loin que la misère il nous faut regarder
Il nous faut regarder ce qu'il y a de beau
ToiTu me fais des nuits et des jours
Et des jours et des nuits d'amour
Toi, je le sais, tu pourrais même
M'ensoleiller sous la pluie même
Avant toi, d'autres sont venus
Que je n'ai jamais reconnus
Pour toi, je ne suis pas la même
Toi, ce n'est pas pareil, je t'aime
Toi L'HommeJe cherche un homme
Un homme qui ressemble à un homme
Un homme, en somme
C'est beau et puis c'est chaud, les hommes
Et plus c'est rare et plus c'est beau
J'aimerais que ce soit moins rare
Tant pis si tu es moins beau
VienneSi je t'écris ce soir de Vienne
J'aimerais bien que tu comprennes
Que j'ai choisi l'absence
Comme dernière chance
Notre ciel devenait si lourd
Si je t'écris ce soir de Vienne
Oh que c'est beau l'automne à Vienne
C'est que sans réfléchir