- Allez viens
Allez viens
Nous construirons ensemble
La nouvelle, la nouvelle déchirure
Et je sais
Y a des trucs qui s'oublient pas
Mais moi tu sais, j'oublie rien
Allez viens
Et c'est toi que j'pleurai demain
- Canal du Midi
Sur le Canal du Midi, y'avait un p'tit gars
C'est sur qu'il était pas d'ici, c'mec là l'était de Paris
Seulement Ménilmontant et le Canal Saint-Martin
Ca faisait vraiment longtemps qu'il en était trop loin
Il avait un bateau, tout droit planté dans l'eau
Une vieille carcasse pourri qu'était son paradis
Il répétait sans cesse "je retrouverai Barbes"
Ils l'ont vu hurler la nuit "attend-moi Paris!"
- Chacun sa peine
Sur le quai chacun sa peine y a des mariniers qui pleurent et de
Leur tas de tôles moisies on entend monter leur cri et sur la
Tete de ma mere moi je te jure qu'elle est belle la vie et
Sur la tete de tous mes freres mais pas sur la tete de mon chien
- Du vent
Du vent, du sexe et de la sueur
Du sang, de la fete et de la peur
Des partisans dans ma tete
Qui s'arrachent à la douleur
Que croyez vous ? Je suis comme vous.
Mes refrains ne changent pas tout
Y'a pas grand monde dans le train
- Je suis venu vous voir
Je suis venu vous voir avant de partir, y'avait personne ça vaut mieux comme ça. Je savais pas trop quoi vous dire, croyez pas que je vous abandonne même si encore une fois je vous laisse le pire, les larmes qu'on verse sur la mort d'un homme. Adieu mes amis, je me serais bien battu encore, adieu mes amours, priez pour moi.
Toi que j'aime, que j'ai aimé, compagnon d'un jour ou d'une année, déjà tu sais que dans mon coeur même moisi flottent encore violence et tendresse.
Mon existence ne tient pas qu'à ma graisse, je suis esprit avant d'être un corps. Je suis mort, mais rien n'est fini, il reste ma voix et bien peu d'écrits.
J'avais surtout une grande gueule pour chanter des chansons d'amour pour Paris sur la petite scène du Tourtour.
Mes amis ne pleurez pas, le combat continue sans moi. Tant que quelqu'un écoutera ma voix je serai vivant dans votre monde à la con.
Avec du sang plein les orbites et même du plastique sur la bite, je vais sûrement être recalé à l'examen du grand sage, mais j'en profiterai quand même pour lui dire ce que j'en pense de l'existence, cette engeance. Et s'il ne voit pas que je suis un ange, alors qu'il change de boulot.
- Julie
Et tu viendras me servir
En bougeant autour de moi
Et je sentirai l'odeur, oh-oh, de sous tes bras
Et même tes cheveux gras
De l'odeur des frites me feront rêver
Et c'est dix fois que je recommande
Fais monter la pression Julie
Et pendant que t'y es, mets-y un peu de picon
- La Lune
C'était un soir de lune,
un peu bourré, un peu perdu.
Mes pas suivaient le ruisseau
d'un putain de caniveau.
Sa bouche donnait à rêver
à n'importe lequel du quartier.
C'était une de ces grosses keubla,
elle s'appelait Seena.
- La Rouille
Un homme de fer sous la pluie
ne brillera pas longtemps
la rouille s'enroule
et dans mon coup
c'est l'eau qui coule
On s'en fou de rouiller un peu
On va rester la un an ou deux
et puis,
- Novembre
Je me dois d'un poème, en cette journée de Novembre à la con.
Je me dois d'une lutte fut elle minuscule
Je me dois d'un crachat, je me dois d'un éclat.
Je me dois d'un souffle sur ce monde entier
Qui se refuse à moi, je me dois ta conquête.
Ça m'aurait plu d'écrire une chanson d'amour
Qui ne soit pas qu'une douleur.
Ça m'aurait plu de pendre à ton cou un petit sourir de vainqueur.
- Paris Avance
Est-ce que Paris avance
De sa mouvance ?
Les mots ont-ils toujours leur chance ?
La pluie coule-t-elle ses ritournelles
Ses adieux de ruisseaux ?
Il faut que je le sache
Que je sorte et que je me lâche
Il faut que je me rassure
- Paris Boulevards
Et Paris étale ses boulevards
Devant mes yeux qui broient toujours la même histoire
D'attendre qu'il se mette à pleuvoir
Pour lever la tête et pour pouvoir pleurer
Paris étale ses boulevards
Pour tous ses fils bâtards
Qui sont nés quelque part
Entre le désir la mort et l'ennui
- Partir ailleurs
Une grande maison vide, le ciel autour et le vent qui s’engouffre dans ton absence de plomb, c’est la vie qui s’est enfuie.
Sur tous ces chemins qui mènent à ta Rome, c’est la vie qu’est repartie, c’est tout qui s’efface, tout qui se gomme.
T’as voulue partir ailleurs vers un ailleurs meilleur, mais il y a tellement d’espace ici quand t’es plus là, qu’ailleurs c’est juste là chez moi, partout.
Mais t’es partie ailleurs, dans ton ailleurs meilleurs, que tu me criais cent fois, un ailleurs meilleurs c’est partout, partout moi je n’suis pas.
On voudrait tous être ailleurs, alors qu’il y en a tellement qui voudraient tout ce qu’on a, ou plutôt tout ce qu’on avait, qu’on n’avait pas été cherché ailleurs ce coup là, et que nulle part ailleurs on ne retrouvera.
Envie de t’écrire, pas grand-chose à dire, pas envie d’être méchant, juste que tu saches que je suis encore vivant, et qu’un petit peu, pas vraiment, sans arrêt tous les jours, de temps en temps, tout le temps, un petit peu, beaucoup trop, sans arrêt sur la peau il y a comme un manque de toi.
T’as voulu partir ailleurs et c’est où ailleurs ?
Ailleurs ce n’est pas ici pour toi, tous tes ailleurs seront toujours meilleurs, que mes ailleurs a moi.
- Soif de la vie
A Ménilmontant derrière un comptoir
Il y avait une petit rouquine aux sourcils noirs
Ses cheveux bouclés racontaient des histoires
Que tous restaient figés à écouter jusqu'au soir
Mais elle, elle ne disait rien
Pas même merci ou à demain
De sa bouche grande comme un ravin
Où on se jetterait pour y mourir
- Te souviens-tu -
Te souviens-tu de cet enfant
Et de ses yeux qui lui mangent le visage?
Te souviens-tu des deux dents d'devant
Volées dans la nuit par toute une bande de souris?
Te souviens tu de cet enfant
De sa panoplie d'Zorro
De tout c'qu'il trouvait beau?
De ses grimaces devant la glace
- Toujours quand tu dors
Je me sens si seul ce soir
Tu es la pourtant dans mon lit, dans ma nuit
Je f'rais mieux d'me coucher contre ton corps
Au lieu d'rester la a fumer encore et encore
Mais tu sais, pour moi
Y a des choses simples qui n'le sont pas
Et c'est toujours quand tu dors
Que j'ai envie de te parler
- Trop de Silence
Sans toi, sans moi, sans nous, sans rien,
comme en vacances, dans un pays
aux murs trop blancs, où viennent en nombre
buter les idées sombres
sur les décombres d’un coeur qui sombre,
il y a trop, beaucoup trop de silence,
dans mes vacances,
sans te parler, sans t’appeler, sans rien entendre,